Crédits photo : RC Lens

Les Lensois ont enfin été récompensés de leurs efforts. Le début de saison a été souvent ingrat pour les sang et or. Les résultats n'ont pas toujours été au rendez-vous, les faits de jeu (Brest) et le calendrier non plus (Paris, Nice, Monaco). Il faut donc bien se rendre compte de la performance sur ce mois d'octobre. Franck Haise et ses hommes ont réussi à renverser une situation bien compliquée. Beaucoup de clubs auraient plongé, mais pas ce Racing club de Lens.

Des vents contraires

Ce match est à l'image de ce club, imparfait, mais avec tellement de cœur que cela en gomme (presque ?) ses imperfections. C'est aussi pour ça qu'on l'aime. Tout était réuni pour vivre une saison cauchemardesque, un match d'entame irréaliste face à Brest, un manque de confiance et un moral dans les chaussettes, une difficile intégration des recrues tardives de ce mercato... Les sang et or attaquent la Ligue des Champions à Séville dans les tréfonds de la Ligue 1.

La lueur de Séville

Et la lueur va venir de ce rendez-vous hors norme. Les joueurs vont monter leur curseur d'intensité, leur niveau, ils vont montrer leur abnégation. Cette compétition sera pour eux une parenthèse enchantée qui aurait pu encore plus les enfoncer dans leur ligue 1. Et bien non, au contraire, les artésiens vont se servir de ces matchs références pour faire abstraction de ces difficultés pour jouer avec plus de plaisir et moins de pression.

Le match face à Nantes a délivré sa vérité. Les Lensois ne lâcheront pas. Ils ne sont pas revenus encore à leurs objectifs initiaux mais il faudra compter sur eux pour donner le meilleur. Certes, il y aura encore des moments compliqués, des maladresses, mais cette équipe est à l'image du club, généreuse.

Un grand Florian Sotoca

Celui qui représente le mieux ce club, c'est notre Narbonais préféré, notre numéro 7 à nous, le grand Florian Sotoca ! Comment ne pas être admiratif de ce joueur, hors norme ?... Beaucoup le critiquent, mais pour cela il faut comprendre le football dans son esprit global, en dehors de toutes stats. Au-delà de ses kilomètres parcourus, il faut mettre en avant son intelligence sur le terrain, son positionnement, son placement entre les trajectoires de passes, et sa capacité à se rendre disponible. De son propre aveu, son penalty a été mal tiré, et c'est vrai, c'est difficile de ne pas lui donner raison, le deuxième sera du même acabit, mais le contre-pied sur Alban Lafont lui donne une impression de plus grande qualité.

C'est ce paradoxe qui donne du charme à ce joueur qui marquera à jamais l'histoire Lensoise. Florian est capable de rater un tir au 5,50 m et réussir un lob de plus de 50m. Et pour les grincheux, si vous voulez des stats, Sotoca est le joueur qui a marqué le plus de buts à ce jour au 21ème siècle.

Une pluie de buts

On ne va pas se le cacher, la première période a été compliquée, les Nantais ont très bien joué, leur milieu a pris le dessus sur le milieu lensois. Les canaris ont obligé Brice Samba à jouer long, ils ont, tout comme contre le PSV, réalisé un marquage très haut, parfois en zone ou individuel sur les relances. Pourtant, les Lensois, en jouant en contre, ont été dangereux à plusieurs reprises, mais il est vrai que ce 1-0 à la mi-temps est plutôt flatteur.

À la mi-temps, Franck Haise va ajuster le milieu Lensois en demandant à Thomasson, très bon hier, et Sotoca d'aider plus bas à la perte Diouf et Samed débordés. En possession, les centraux vont apporter le surnombre avec un Medina XXL encore hier. Les "finisseurs" comme aime les appeler Haise termineront le travail avec un bon Guilavogui et un excellent Neil Anayaoui qui va inscrire son premier but en ligue 1 et certainement pas le dernier...

Les canaris vont exploser et les vents contraires de ce début de saison et de cette météo vont laisser place à une belle éclaircie et plus de sérénité pour la suite. Qu'on se le dise Mesdames et Messieurs, les Lensois sont de retour !

RC Lens 4 - 0 FC Nantes 

RC Lens : Samba (c) – Gradit, Danso, Medina – Aguilar, Abdul Samed, Diouf (El Ayanoui, 78′), Machado (Haïdara, 68′) – Sotoca (Cortés, 84′), Thomasson (Fulgini, 78′) – Wahi (Guilavogui, 68′).
Remplaçants : Leca, Khusanov, Frankowski, Mendy.
Entraîneur : F. Haise