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Pourquoi cette question du changement tactique pour le RC Lens revient-elle régulièrement dans les conversations ou sur les réseaux ?

Le Racing Club de Lens joue depuis sa remontée en Ligue 1 sous la houlette de Franck Haise dans un système en 3-4-2-1 ou 3-4-1-2, et même avant sous Montanier. Certes, ce système hybride a évolué au cœur du jeu en ajoutant un numéro 10 (Kakuta, Da Costa), ou deux dépositaires du jeu comme actuellement avec Fulgini et Thomasson sous l'attaquant de pointe Elye Wahi.

Ce qui ne change pas, ou très peu, c'est la défense axiale avec ses trois défenseurs centraux, avec plus souvent de gauche à droite : Médina - Danso - Gradit. Celle-ci est entourée de deux pistons beaucoup plus hauts en phase de possession avec Machado et Frankowski, par exemple.

Cette organisation a fait ses preuves, le jeu est rodé, parfois même léché et ne souffre d'aucune inquiétude ou contestation ces trois dernières années. Le jeu à la "lensoise" est cité en exemple en France mais aussi en Europe. Le talent de Haise est reconnu nationalement, internationalement, mais aussi par ses pairs depuis l'année dernière avec son trophée UNFP du meilleur entraîneur de Ligue 1 UberEats 2022/2023.

Donc pourquoi mettre en cause cette organisation, ce schéma alors que les résultats sont probants ?

C'est justement sur ce point : avec l'absence de résultats, que les interrogations commencent à foisonner !

Un système éprouvé et trop utilisé ?

Avec l'arrivée de nouveaux joueurs, les recrues et même les anciens semblent perdus. Il est vrai que les résultats et le doute se sont installés dans l'équipe et cela ne facilite ni la confiance ni la compréhension. Mais il est vrai que l'effectif lensois doit répéter ses gammes pour être plus efficace. Les anciens marquent une certaine usure mentale, et le fait de changer, par exemple, sur une défense à 4 permettrait de densifier le milieu et peut-être remotiver les anciens derrière sur un nouveau projet de jeu.

Les adversaires connaissent bien le système lensois

Tout le monde connaît le schéma des sang et or, même lorsque les Lensois jouent leur partition à merveille comme contre Monaco l'année dernière, le "Haise Ball" est difficile à contrer, en effet, quand le rouleau compresseur artésien se met en route il était difficile de résister. Beaucoup d'équipes se sont cassé les dents.

Mais cela c'était l'année dernière, et comme le coach le dit, il faut switcher, la saison est terminée ! Lorsque en revanche l'équipe est moins bien, il est plus facile de contrer les Lensois, tous les entraîneurs adverses ont eu le temps d'analyser leur jeu, et ils savent bien maintenant poser des difficultés au Racing.

Les adversaires bloquent les côtés en phase défensive, et ils jouent dans le dos des pistons. Ils peuvent jouer très bas aussi avec leur bloc pour les aspirer et lancer en transitions leurs attaquants (Brest).

L'organisation ne surprend plus et ne répond plus

Ce système qui pouvait surprendre les équipes adverses aujourd'hui n'est donc plus valable. Tout au moins sur ce point... Cet argument ou notion de surprise n'est plus de mise, il faut donc à l'intérieur apporter quelques nouveautés. Mais ces ajustements à la marge ne sont pas toujours suffisants. Ce qui est le plus inquiétant (dixit le coach), ce sont les joueurs qui semblent perdus dans ce schéma qui pourtant est utilisé depuis plusieurs années, même les cadres sont en difficultés.

Bien sûr le calendrier de ce début de saison n'est pas favorable, et peu d'équipes prendront beaucoup de points à Paris et en Principauté. Mais cela n'excuse pas la manière et le manque d'intensité. Certains expriment une digestion difficile de la préparation du début de saison très physique. Il est vrai que l'on n'a pas vu les sang et or réussir un match complet sans creux depuis le début de saison.

Est-ce que les joueurs correspondent à cette organisation ?

Un système identifié c'est bien, mais il faut que les joueurs correspondent et adhèrent à cette organisation. Certains joueurs éprouvent des difficultés à intégrer les préceptes de maître Haise. Prenons l'exemple de Spierings qui a toutes les difficultés à s'intégrer dans ce milieu à double pivot devant la défense, lui qui à Toulouse jouait dans un milieu à 3. Avec certains joueurs il faudra être patient si le coach lensois maintient cette configuration.

En toute logique le recrutement lensois a été fait selon des profils bien précis afin que chaque poste soit doublé, et que chaque joueur exprime leurs qualités dans ce système.

Un système énergivore

Cette organisation avec 3 défenseurs et 2 pistons hauts exige énormément d'intensité, le jeu lensois est énergivore, il faut couvrir énormément d'espace. Les sang et or n'étant pas au mieux en ce début de saison, ceci explique peut-être cela. Ce schéma est énergivore aussi au niveau mental car il demande une forte concentration et une forte solidarité pour couvrir chaque espace.

Un jeu risqué et qui peut laisser trop d'espace surtout en LDC.

Le positionnement très haut des pistons et des centraux qui sont amenés parfois à monter au milieu, libère des espaces pour l'adversaire dans le dos des joueurs. Autant en Ligue 1 c'est assez risqué mais le danger augmente encore à l'étage supérieur. En Ligue des champions la précision des passes accrue dans la profondeur peut mettre encore plus en danger les Lensois. Lens pourrait garder ce schéma mais il faudra peut-être pour le coach opter pour un bloc médian.

Pourquoi changer alors ?

On pourrait être amené à penser que c'est peut-être le moment de basculer sur un 4-4-3. Après tout le risque n'est pas si grand que cela... Lens a pris un point sur douze. À contrario il faut aussi être prudent et mesuré, l'effectif a changé, la saison précédente a laissé des traces physiques et surtout mentales. On peut donc encore être patient et peut-être aussi insister dans cette organisation. Ces deux avis s'entendent et personne n'a la vérité absolue. L'avenir nous le dira...

Imaginons le Rc Lens en 4-3-3

En conclusion

Franck Haise devra trancher : soit continuer afin que chacun assimile bien les concepts ou bien modifier et basculer sa composition en 4-3-3, voire en 4-4-2 en losange. Lens doit faire du Lens, l'organisation c'est bien, mais l'intensité, les déplacements, les articulations internes et la motivation sont plus importants que ce que vous accouchez sur la feuille de match.